j'aime les tulipes

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vendredi 14 août 2015

J'ai donc rencontré le minimalisme...

Revenons à la pomme… ou plutôt à l’illumination minimaliste, le jour où j’ai ouvert les yeux. Cela fait déjà un bout de temps que nous avons déménagé notre petit trio dans une nouvelle ville, donc dans une nouvelle maison. Nous avions beaucoup de critères pour trouver notre nid, et comme tout le monde nous avons dû en sacrifier quelques-uns puisque la maison parfaite n’existe pas, sauf si on est plein aux as et qu’on a bien le temps de chercher. Or, nous n’avions ni l’un ni l’autre. Mon homme tenait à la situation, je tenais à la qualité. Nous avons donc revus nos exigences en matière d’espace. Nous avons choisi une maison qui n’a ni caves, ni grenier, ni salle de jeux, et pas vraiment la place pour une salle à manger, ainsi qu’un jardin pas bien grand (aux critères belges, entendons-nous bien). Juste un garage (mais au final ça devient le no man’s land de ce qu’on ne veut pas voir, est-ce une si bonne chose ?).

Bref, nous avons emménagé dans cette maison sans réel espace de stockage, et les cartons se sont disséminés un peu dans chaque pièce, que nous rangions au fur et à mesure.  Un des premiers achats fut un grand et beau dressing chez le suédois : 3 mètres d’armoires rien que pour moi, 1m50 pour mon mari, et un mètre supplémentaire pour les vêtements en commun. Pourtant, je m’y sentais à l’étroit dans ce dressing (ne pas frapper, j’étais encore une pauvre hère perdue dans le monde de la consommation). Et, évidemment, je n’avais rien à me mettre…  Chaque soir, je rentrais dans cette nouvelle maison pourtant grande et agréable, mais je m’y sentais à l’étroit, oppressée, je n’arrivais pas à m’asseoir plus de cinq minutes sur le canapé sans me relever pour faire quelque chose, déplacer un objet, ranger un truc, tourner en rond… Je n’arrivais pas à me fixer sur un livre, une activité, un magazine déco… et je me couchais le soir sans avoir pu me détendre, je me sentais crispée sans savoir pourquoi. Un truc me gratouillais, me gênait, mais quoi ? Je ruminais un peu intérieurement : pourquoi n’avions-nous pas essayé de nous éloigner de la ville, au moins pour avoir une salle de jeux, ou une salle à manger plus spacieuse, pourquoi pas une quatre façade et une terrasse plus grande ? Je cherchais sans arrêt ce qui me manquait : et si l’on achetait plus d’armoire ? Plus de vêtements ? Plus de tableaux ? Plus de déco ? 

J’avais tout faux. 

J’ai toujours été très blogs, c’est en partie lié à mon travail (la communication multimédia). (Ces dernières années je n’ai pratiquement plus acheté de magazine féminin (moi qui était accroc à 20 ans, glamour et cosmo… voir le très bon billet d’une chic fille à ce sujet) car je trouve que c’est devenu des recueils de pub et que le féminisme en a disparu) (oufti, ça fait beaucoup de parenthèses).

Bref, je trainassais sur mes blogs préférés, dont celui de Balibule, et je lisais ses très bons billets sur sa garde-robe « capsule ». De fil en aiguille, j’ai remonté les liens jusque l’armoire essentielle, en passant par Walinette et feu Deadfleurette (oui, c’est pourri comme jeu de mot, j’avoue), et en chemin j’ai lu pour la première fois la phrase assez juste « on porte 80% du temps 20% de notre penderie » et là, ça m’a fait comme un flash, genre la révélation mystique (bon, pas comme quand j’ai compris que Dieu n’existait pas, mais ça c’est une autre histoire, qui vaut quand même d’être traitée dans un blog minimaliste parce que le poids de la religion et des traditions c’est pas mini mini hein. On y reviendra). Bref : révélation, jubilation, émotion : il ne me manquait rien, j’avais juste de trop pour profiter réellement de ce que je possède ! Je pestais sur la taille de la maison alors qu’en fait nous sommes des privilégiés d’avoir l’espace que nous avons ! Je courrais après le superflu et je négligeais l’essentiel, et ce faisant je passais à côté de plein de choses. 

J’avais toujours considéré le minimalisme comme quelque chose de fade et d’ennuyeux, la simplicité volontaire comme une secte et la sobriété comme une mode passagère. Et bien il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. 

J’ai couru acheter « l’art de l’essentiel » de Dominique Loreau et « The Joy of Less » de Francine Jay (mon avis bientôt sur ces deux livres), je les ai dévorés, et la lumière s’est allumé dans mon petit cerveau…

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